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Libération

Un islamiste tunisien dans les griffes de Ben Ali

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Belkhirat a été expulsé de France mardi, malgré les risques qu'il encourt en Tunisie.
publié le 22 mai 2004 à 0h44
(mis à jour le 22 mai 2004 à 0h44)

Le ministère de l'Intérieur ne pourra arguer de la difficulté d'intervenir à temps. Quinze jours avant que Tarek Belkhirat ne soit embarqué de force pour Tunis, la Ligue des droits de l'homme avait alerté la place Beauvau des risques encourus par un opposant islamiste en cas de retour dans la Tunisie de Zine Ben Ali. En vain : le 18 mai au matin, cet homme de 48 ans est conduit, menotté, du centre de rétention de Vincennes à l'aéroport de Roissy et mis dans un vol pour Tunis. L'affaire est d'autant moins banale que Tarek Belkhirat vit en banlieue parisienne depuis vingt-deux ans avec sa femme et ses cinq enfants nés aussi en France et âgés de 1 à 14 ans.

Tarek Belkhirat s'est fait arrêter à la faveur d'un contrôle de routine, au volant de sa voiture, en mars. Il n'avait pas de titre de séjour régulier. Sur cette simple base administrative, la préfecture de police de Paris a engagé contre lui une procédure de reconduite à la frontière. Dans cette période d'active surveillance-expulsion des islamistes, la préfecture a vite repéré que Belkhirat avait été condamné à une peine de prison en 1997, à Paris, pour une affaire liée au Front islamique tunisien déclenchée en 1995 ; et qu'il avait alors fait l'objet d'une interdiction de territoire français (ITF). «Nous avons considéré qu'il était un activiste radical, et représentait une menace pour l'ordre public», expliquait vendredi la préfecture.

Au cabinet d'Eric Plouvier, avocat parisien de Tarek Belkhirat, on observe que cette ITF v