Madrid, de notre correspondant.
Une pluie diluvienne, des rues semi-désertes, une cérémonie solennelle et sans émotion : malgré les efforts des médias espagnols pour faire du mariage entre le prince héritier Felipe, 35 ans, et la journaliste roturière Letizia Ortiz, 31 ans, un «événement colossal», force est de constater que, ce samedi, la fièvre populaire n'était pas au rendez-vous. Quant au couple princier, sans doute paralysé par l'énormité de la couverture médiatique (1,2 milliard de téléspectateurs, 160 chaînes de télévision, 4 800 journalistes), il est apparu froid et sur son quant-à-soi.
29 millions d'euros. Il est vrai que les trombes d'eau sur Madrid ont contribué à gâcher des noces fastueuses qui, selon El Mundo, ont coûté la bagatelle de 29 millions d'euros. La pluie allait surtout jouer un sale tour au cortège nuptial. Dans leur Rolls-Royce Phantom, inutilement décapotable, Felipe et la désormais princesse des Asturies ont parcouru le centre de la capitale dans une ambiance tristounette. Quelques centaines d'irréductibles, dont certains avaient pris position dès la veille, avaient certes bravé les intempéries, mais le coeur n'y était pas. Sans doute, aussi, en raison du dispositif sécuritaire (17 700 policiers), des fouilles constantes et de la difficulté de circuler, la majorité des Madrilènes a suivi l'événement à la télévision. Après le musée du Prado, escorté par la garde royale à cheval, le cortège ne s'est pas même arrêté devant le «bois des disparus», 192 cy