Berlin, de notre correspondante.
L'Allemagne aurait pu avoir, pour la première fois dans son histoire, une femme comme président de la République. Fille d'un opposant au régime nazi, Gesine Schwan, présidente de l'université de Francfort-sur-l'Oder (Est), s'est battue avec courage. Mais le rapport de force n'était pas favorable à la candidate du Parti social-démocrate de Gerhard Schröder. Ancien directeur général du FMI (Fonds monétaire international) Horst Köhler, le candidat commun des chrétiens-démocrates et des libéraux, a été élu hier 9e président de la République d'Allemagne par l'Assemblée fédérale réunie hier à Berlin. Composée de députés du Bundestag et de délégués élus par les Parlements régionaux, cette institution est majoritairement dominée par l'opposition. Ces derniers jours, Angela Merkel, présidente de la CDU, avait appelé ses troupes à voter en rang serré pour Köhler. Car, si le président allemand n'est pas doté de véritables pouvoirs, cette élection a pourtant une valeur de test. Les conservateurs, qui ont perdu de peu les élections de septembre 2002, comptent bien battre la coalition rouge-verte aux prochaines législatives de 2006.
Déjà majoritaire au Bundesrat (la Chambre des régions), la CDU-CSU réalise avec l'élection de Köhler un pas supplémentaire dans sa conquête du pouvoir. Pourtant, elle n'est pas au bout de ses peines. Censé être indépendant des partis, le président allemand exerce aux yeux des citoyens une magistrature morale. Ainsi, Johannes Rau,