Bruxelles (UE)
de notre correspondant
Dieu ne renonce jamais. Emmenés par le gouvernement polonais, pourtant dirigé par d'anciens communistes, six pays ont demandé, hier, que le préambule de la future Constitution de l'Union fasse explicitement référence à l'«héritage chrétien» de l'Europe. Pour la Pologne, l'Italie, le Portugal, la République tchèque, la Slovaquie, la Lituanie et Malte, le projet actuel ne rend pas justice à la place particulière qu'occupe le christianisme dans l'histoire de l'Europe en se contentant de faire référence à ses «héritages culturels, religieux et humanistes». Cette offensive de la dernière chance la première ayant échoué lors des travaux de la Convention qui a rédigé le projet de Constitution est ouvertement coordonnée par le Vatican qui en fait une question de principe. «L'unité des peuples européens, si elle veut durer, ne peut être seulement économique et politique, a déclaré le pape au lendemain de l'élargissement. L'âme de l'Europe reste encore unie aujourd'hui grâce aux valeurs humaines et chrétiennes qui lui sont communes.»
Baroque. La dernière réunion de la Conférence intergouvernementale (CIG), avant le Conseil européen des chefs d'Etat et de gouvernement des 17 et 18 juin qui doit se prononcer définitivement sur la Constitution, a donc été contrainte de discuter de la place de la religion dans la construction communautaire. Un débat un tantinet baroque alors que les questions de fond, comme le système de vote au sein du Conseil des