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Libération

Deux camps opposés dans le procès Dutroux

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La thèse du réseau pédophile divise toujours les avocats à l'heure du réquisitoire.
publié le 26 mai 2004 à 0h46

Arlon envoyée spéciale

Douze semaines d'audience n'auraient-elles servi à rien ? L'audition de 569 témoins, dont aucune formelle, et les déclarations évasives des quatre accusés n'ont pas fait bouger les certitudes d'avant procès. A l'heure des plaidoiries de parties civiles, qui ont débuté lundi, la théorie d'un réseau criminel autour de Marc Dutroux divise toujours.

Les avocats des familles avancent opposés vers le verdict attendu mi-juin. Certains pointent l'existence d'une organisation où la valeur d'une fillette se compte en centaines de pilules d'ecstasy, où voler une voiture vaut d'enlever un enfant. Me Beauthier, avocat de Laeticia, retrouvée après quelques jours de séquestration, est le plus virulent. Qu'importe que sa cliente, Laeticia Delhez, n'ait vu et entendu que Dutroux à Marcinelle, comme d'ailleurs Sabine Dardenne, enfermée 80 jours. Me Beauthier sème le doute et maintient sa théorie du «réseau polycriminel». Pour lui, Dutroux, Martin, Lelièvre et Nihoul, prêts à tout pour un peu d'argent, formaient une bande organisée aux ramifications lointaines.

Maillon faible. Me Quirynen, conseil de la famille d'An Marchal, est dans ce camp. Il annonce : «Pour observer une araignée, mieux vaut la voir dans sa toile.» Pour lui, «Nihoul, relais bruxellois, fait partie de la bande». Jean-Michel Nihoul, l'homme d'affaires mis en cause, puis blanchi, et finalement renvoyé devant les assises, est leur maillon faible. Sans lui, l'affaire Dutroux s'arrête à la porte de la sinistre