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Libération

L'enquête sur Kieffer mène à l'entourage de Gbagbo

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Abidjan bloque le travail d'un juge français sur la disparition du journaliste.
publié le 26 mai 2004 à 0h46

Une nouvelle bombe à retardement risque d'exploser entre le clan Gbagbo et Paris qui tente, depuis des mois, d'empêcher l'embrasement général de la Côte-d'Ivoire : l'affaire Guy-André Kieffer. Selon des sources françaises bien informées, l'enquête menée sur place par le juge d'instruction Patrick Ramaël sur la disparition du journaliste franco-canadien, à Abidjan le 16 avril, se concentrerait sur l'entourage du président ivoirien.

Lors d'une audition par le magistrat français à laquelle ont assisté des enquêteurs ivoiriens, Michel Legré, l'un des principaux suspects puisqu'il avait rendez-vous avec Kieffer le jour de sa disparition, aurait «craqué». Ce beau-frère de Simone Gbagbo, l'épouse du chef de l'Etat, a livré au juge les noms de personnes qui, selon lui, seraient impliquées dans l'enlèvement de l'ancien correspondant du quotidien la Tribune, spécialisé dans les «scoops» sulfureux sur les supposées malversations financières du régime. «Le juge l'a coincé en exhibant devant lui le relevé des appels qu'il a passés sur son téléphone portable, indique cette source. Dès que Legré recevait un appel de Kieffer, il téléphonait aussitôt à Aubert Zohoré, le directeur de cabinet du ministre de l'Economie et des Finances, Paul Bohoun Bouabré.» Ce dernier est un fidèle du président Gbagbo.

Liste de noms. Hier soir, l'association Reporters sans frontières, qui s'est constituée partie civile, a cité dans un communiqué les noms de ces responsables ivoiriens que le magistrat français n'a