Rome de notre correspondant
Cour de cassation, Conseil supérieur de la magistrature (CSM), parquets de Milan, Rome ou Palerme... la fronde des magistrats italiens a été largement suivie, hier, dans l'ensemble de la péninsule. Contre la politique judiciaire du gouvernement Berlusconi et pour dire basta aux conditions désastreuses de la justice dans tout le pays, les magistrats italiens ont ainsi laissé, hier, leur toge au placard. Après avoir longtemps hésité sur l'opportunité de recourir à cette initiative exceptionnelle, les procureurs et les juges ont massivement adhéré au mouvement.
Bras croisés. Dans la capitale, toutes les audiences des sections pénales et civiles ont été renvoyées. Seuls les procès en présence de détenus ont été maintenus. A Naples, 80 % des magistrats ont fait grève. Un pourcentage un peu plus fort à Turin. Presque tous les magistrats d'Agrigente ont croisé les bras. Selon l'Association nationale des magistrats (ANM), le mouvement a été suivi à hauteur de 86 %. «L'ANM est divisée en cinq courants qui ne sont d'accord sur rien, sauf sur la nécessité de faire grève aujourd'hui, a commenté le procureur général de Venise. Cela prouve bien que cette réforme gouvernementale est mauvaise.»
La levée de boucliers des magistrats a en effet été provoquée par le projet du garde des Sceaux Roberto Castelli (Ligue du Nord), actuellement à l'examen au Parlement, qui souhaite, entre autres, séparer les fonctions entre juges et procureurs. Le système actuel permet aux ma