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Libération

Dutroux éreinté par les réquisitoires

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Les deux procureurs ont écarté la thèse du réseau pédophile. Aux jurés de trancher.
publié le 27 mai 2004 à 0h47

Arlon envoyée spéciale

L'un requiert en vermillon, l'autre, dans l'humble robe noire de procureur. Au premier d'exposer le noble métier de juger, au second de se coltiner le dossier Dutroux. Tous deux évacuent d'un revers de manche la question qui hante le prétoire. Tous les coupables sont-ils dans le box ? Oui, répondent-ils en choeur. «Il ne faut pas se plonger dans le sulfureux fantasme du réseau tentaculaire, avec des noms importants qui se chuchotent», palabre Jean-Baptiste Andries, procureur général. «Qu'on cesse de nous rebattre les oreilles avec les réseaux, c'est une association de malfaiteurs, ni plus ni moins», assène Michel Bourlet, procureur du roi, ému de requérir aux assises pour la première fois en vingt-sept ans de carrière.

Soumission. Tous les responsables sont dans le box, disent-ils. Et il y en aurait même un de trop. Marc Dutroux, absorbé dans ses notes, Michelle Martin, col blanc et mine angélique, et Michel Lelièvre, petite gueule de voyou, sont éreintés par l'accusation. Coupables, c'est entendu ; l'un pour sa perversité, les deux autres pour leur soumission. Mais Michel Nihoul, ses 120 kilos bridés dans un costard d'homme d'affaires, Nihoul l'impassible, qui n'a pas prononcé dix phrases en trois mois, dépare. Il a été renvoyé devant les jurés par Andries, après avoir été blanchi par Bourlet. La pression populaire, ont dénoncé ses avocats.

Nihoul, escroc, indic, pilier des nuits bruxelloises et des campagnes électorales, a toujours nié sa participation