Moscou de notre correspondante
La nouvelle est tombée hier soir comme en point d'exclamation après un discours à la nation particulièrement creux du président Poutine : Ioukos, le premier groupe pétrolier russe, devra payer 3,5 milliards de dollars d'arriérés d'impôts pour la seule année 2000, a tranché hier soir la cour d'arbitrage de Moscou. «Sitôt après le discours, le passage à l'acte», ironisait un analyste financier, relevant que dans son discours Poutine avait soigneusement évité d'évoquer ces poursuites, qui risquent tout de même d'abattre le premier groupe pétrolier du pays.
«Cette condamnation était un peu attendue, vu toutes les pressions exercées contre Ioukos ces derniers mois, commentait Zarko Stefanovski, analyste au groupe Aton. Toute la question est maintenant de savoir combien d'autres sommes vont être réclamées à Ioukos. Il semble aujourd'hui que les pressions vont continuer, jusqu'à ce qu'un accord soit trouvé avec les actionnaires, ou que la compagnie soit acculée à la faillite.»
Efforts. Alors que le procès de Mikhaïl Khodorkovski, le patron de Ioukos emprisonné depuis octobre, doit s'ouvrir d'ici quelques jours à Moscou, Poutine, dans son discours à la nation, a feint d'ignorer royalement l'affaire, comme s'il n'y était pour rien. Devant un parterre de dignitaires, solennellement rassemblés au Kremlin, le président russe a tenu un discours étrangement soviétique, invitant à redoubler d'efforts pour le développement de la Russie, mais évitant toutes les qu