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Libération

Les Samis norvégiens réclament des comptes à Oslo

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Le petit peuple du Grand Nord demande des compensations pour les années de scolarité perdues pendant la guerre.
publié le 27 mai 2004 à 0h47

Karasjok envoyé spécial

Dans les couloirs du Samediggi, le Parlement sami, dans le Grand Nord norvégien, l'atmosphère était électrique, hier. Pour la première fois depuis vingt-cinq ans et les grandes manifestations de 1979 contre la construction d'un barrage, des Samis norvégiens ont manifesté pour réclamer leurs droits. Près d'une centaine d'entre eux ont occupé, durant l'après-midi, la salle plénière du Parlement sami, pour exiger le paiement de compensations financières pour les années de scolarité perdues pendant la guerre. A l'échelle de ce petit peuple, seule population aborigène d'environ 70 000 personnes réparties sur la Norvège, la Suède, la Finlande et la Russie, «la mobilisation était donc bien historique», comme le constatait un journaliste.

Durant la Seconde Guerre mondiale, les troupes allemandes ont notamment occupé les internats du Finnmark, région la plus septentrionale du pays. «Ce n'est qu'après la guerre, à 11 ans, que j'ai commencé à fréquenter l'école quelques mois par an, raconte Marit M. Eira Sara, une petite femme en costume chamarré. Et encore, avec un instituteur qui ne parlait pas sami et moi qui ne parlais pas un mot de norvégien.»

A cause de cette longue interruption de leur scolarisation, la plupart des 300 Samis regroupés depuis vingt ans au sein de l'association Uskav n'ont jamais pu s'adapter vraiment à la société norvégienne. Il y a quatre ans, le Parlement norvégien a fini par créer un fonds de 75 millions de couronnes. «Mais cet argent est