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Libération

Rafah, terre brûlée après le raid «Arc-en-ciel»

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publié le 27 mai 2004 à 0h47

Rafah (sud de la bande de Gaza) envoyé spécial

Un convoi de chars Merkava quitte Gaza. Le raid israélien «Arc-en-ciel» sur Rafah, commencé le 18 mai, s'est achevé mardi matin. On croise des convois de vivres et de couvertures affrétés par les habitants de Gaza. Objet de toutes les spéculations, le bilan de cette incursion est, selon le général Shmuel Zacaï, commandant la zone de Gaza, de 56 maisons détruites, 41 combattants palestiniens et 12 civils tués. Trois tunnels d'acheminement d'armes ont été découverts. De son côté, l'Unrwa, agence des Nations unies d'aide aux réfugiés palestiniens, établit le bilan à 45 Palestiniens tués, 45 maisons détruites (et non 180, comme avancé au début), et 98 familles (575 personnes) sans abri. Depuis le début du mois, 155 maisons détruites, estime l'agence. Au total, 1 354 maisons ont été détruites, près de 13 000 personnes sont sans abri depuis le début de l'Intifada.

Dans les camps de réfugiés de Rafah, les évaluations sont plus amples. Brazil a été l'un des quartiers les plus atteints. Dans ce bloc, on compte 9 maisons détruites et 120 personnes à la rue, selon un habitant. «L'ONU est venue, on nous a donné des sandwichs. On veut juste être hébergés», déplore Mahmoud Hassan, ancien ouvrier en Israël, 53 ans, père de dix enfants dont six mariés. Un adolescent témoigne : «Au moment de l'incursion, on regardait Marseille-Valence. On est désolés pour la défaite de Marseille. Mais, là, on n'a plus rien, ni TV ni radio.» Un autre renchérit : «L