New York de notre correspondant
C'est un rapport dont le Pentagone se serait bien passé. Une enquête interne à l'armée, datée du 6 mai, qui confirme toutes les présomptions selon lesquelles les abus perpétrés contre les prisonniers par les forces américaines en Irak et en Afghanistan sont beaucoup plus importants que l'administration Bush ne veut l'admettre. Publié hier par le New York Times, le document «confidentiel», rédigé à la demande de la hiérarchie militaire après la publication des premières photos des sévices à la prison d'Abou Ghraib, détaille une série de mauvais traitements qui sont intervenus dès le 15 avril 2003 en Irak, quelques jours après l'arrivée des troupes de la coalition à Bagdad. Pour la première fois, il implique des commandos de l'US Navy, tenus responsables de la mort d'un détenu le mois dernier. Selon les enquêteurs, celui ci aurait succombé suite «à un fort coup porté au torse et à une asphyxie».
En quelques pages, le document vient contredire la version des faits livrée lundi soir par George W. Bush, lors de son intervention devant un collège militaire de Pennsylvanie. Le Président avait évoqué «les actions de quelques soldats qui n'ont aucun respect pour [leur] pays et pour [leurs] valeurs». Le texte, au contraire, décrit une pratique systématique de violences à l'égard des détenus. Parmi les faits nouveaux, la mise au jour de sévices opérés au printemps dernier à Samarra, au nord de Bagdad, par une unité de la garde nationale rattachée à la troi