Le bilan des pluies torrentielles qui ont frappé ce week-end l'île d'Hispaniola, partagée entre Haïti et la République dominicaine, continue à s'alourdir, côté haïtien notamment, et atteindrait près de 2 000 morts. 1 000 victimes ont en effet été découvertes dans la ville reculée de Mapou, dans le sud d'Haïti. Située au milieu d'une vallée, «Mapou est pratiquement englouti par les eaux», a déclaré le lieutenant-colonel David Lapan, porte-parole de la force multinationale dépêchée à Haïti le 29 février pour y rétablir l'ordre à la suite du départ du président Jean-Bertrand Aristide.
Hélicoptères. La découverte de ces nouvelles victimes porterait à plus de 1 600 morts le bilan des inondations côté haïtien. La force multinationale, qui compte 3 500 hommes, a consacré tous ses moyens aux opérations de secours, acheminant par hélicoptères vivres, eau potable et médicaments dans les régions les plus affectées, notamment autour de Fonds-Vérettes. Mais toutes les rotations d'hélicoptères n'ont pu être menées à bien hier à cause des mauvaises conditions météorologiques.
Selon un photographe de l'AFP qui a pu accompagner une mission héliportée américaine, Fonds-Vérettes est une ville qui a cessé d'exister, transformée en immense terrain vague. La localité, de plus de 40 000 habitants, était bâtie sur le lit d'une rivière asséchée la majeure partie de l'année et qui ne se remplit brièvement d'eau qu'en cas d'intempéries majeures. La déforestation sauvage que subit Haïti depuis des années