Les centaines de réfugiés soudanais qui s'étaient massés autour de l'hôtel de Naivasha, près de Nairobi (Kenya), ont accueilli la nouvelle par des cris de joie et des vivats. Tard dans la nuit de mercredi à jeudi, le gouvernement de Khartoum et les dirigeants de la rébellion sudiste, l'Armée populaire de libération du Soudan (SPLA), ont paraphé trois protocoles ouvrant la voie à la signature d'un accord de paix global, attendu d'ici à fin juin. Lyrique, le chef historique de la SPLA, John Garang, s'est exclamé : «Nous avons atteint le sommet de la dernière colline dans le cadre de notre ascension des monts de la paix. Il n'y a pas d'autres collines. Je pense qu'il ne reste que du plat.»
Darfour. Il pourrait, néanmoins, s'agir d'un faux plat, car les deux parties doivent encore s'entendre sur les modalités d'un cessez-le-feu permanent pour mettre un terme au plus vieux conflit d'Afrique, qui dure depuis 1983 et a fait 1,5 million de victimes et plus de 4 millions de réfugiés et déplacés. Par ailleurs, les combats font toujours rage dans la région du Darfour, à l'ouest du Soudan, où deux mouvements rebelles affrontent des milices arabes fidèles au régime, accusées par les organisations humanitaires de se livrer à une vaste opération de «nettoyage ethnique». Cette nouvelle guerre, qui s'est allumée en février 2003, a déjà fait plus de 10 000 morts et provoqué l'exode d'au moins 1 million de civils. Hier, le secrétaire d'Etat américain, Colin Powell, a lui-même estimé que le Soud