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Libération

Affaire Kieffer: le témoin n°1 inculpé à Abidjan

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Devant un juge français, Michel Legré avait mis en cause l'entourage de Gbagbo.
publié le 29 mai 2004 à 0h50

En début de semaine, après avoir recueilli sa déposition mettant en cause l'entourage du président ivoirien Laurent Gbagbo, le juge français Patrick Ramaël lui avait proposé de l'accompagner à Paris. En vain. Jeudi soir, Michel Legré a été incarcéré à la maison d'arrêt d'Abidjan. Premier inculpé dans l'affaire Guy-André Kieffer, ce beau-frère de l'épouse du chef de l'Etat ivoirien est poursuivi par la justice ivoirienne pour «complicité d'enlèvement, de séquestration et d'assassinat».

Tombe fouillée. Ce dernier chef d'inculpation est pour le moins surprenant : officiellement, le journaliste franco-canadien, enlevé en plein jour le 16 avril dans le centre d'Abidjan, reste introuvable. «Les autorités ivoiriennes ont peut-être des informations que nous ne détenons pas», indiquait, vendredi, une source judiciaire à Paris. Sur la foi d'informations erronées, des enquêteurs ivoiriens ont fouillé, mercredi, une tombe le long de l'autoroute entre Yamoussoukro et Abidjan. Sans résultat.

Mais ce n'est pas tout. Le procureur d'Abidjan a indiqué que Legré était également poursuivi pour «diffamation», à la suite d'une plainte du conseiller pour les questions de défense de Gbagbo, Kadet Bertin. Lors de son audition devant le magistrat français, Legré avait livré, en présence de son avocat, les noms de huit personnes impliquées, selon lui, dans l'enlèvement de Kieffer. Parmi elles, plusieurs proches de la présidence ivoirienne que le juge Ramaël n'a pu auditionner, ce dont il s'est plaint da