Washington de notre correspondant
C'est dans une relative indifférence que les Américains ont accueilli la nouvelle alerte au danger terroriste, lancée avec solennité par le secrétaire à la Justice américain et le directeur du FBI mercredi. Ce n'est pas la première fois que John Ashcroft et Robert Mueller crient ainsi au loup : ils avaient déjà fait le coup le 4 juillet, puis à Noël, puis lors du Super Bowl, grande finale du football américain. La coïncidence entre cette alerte et la plongée de Bush dans les sondages n'a échappé à personne. S'il ne peut gagner des voix sur l'économie, la santé ou les succès militaires, il lui reste le ressort de la peur.
Sept noms. «Al-Qaeda s'apprête à tenter une attaque contre les Etats-Unis dans les prochains mois», avait affirmé mercredi Ashcroft et, pour donner de la chair à cette nouvelle alerte, il avait livré l'identité de comploteurs qui rôderaient sur le sol américain. Ils seraient au nombre de sept (chiffre qui abonde dans l'Apocalypse), dont une femme, nés dans divers pays. Deux d'entre eux sont Canadiens.
Le secrétaire à la Justice affirme qu'il s'appuie sur des «renseignements crédibles en provenance de sources multiples». Toutefois, il n'a cité aucune date, aucune cible, aucun élément précis. Selon d'autres responsables du département de la Justice, cités par le New York Times, «il n'y a pas de réel renseignement nouveau, et une bonne partie des informations était déjà sortie». Les noms de six des sept terroristes avaient ainsi d