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Libération

Mosquée forteresse à Koufa

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publié le 29 mai 2004 à 0h50

Koufa envoyé spécial

Les drapeaux noirs de la religion chiite flottent sur les minarets dorés de la grande mosquée de Koufa. Sur les remparts, les «soldats» de l'Armée du Mehdi ont posté des mitrailleuses lourdes, des petits canons et des tireurs équipés de lance-roquettes. Dans l'enceinte, 15 000 partisans de Moqtada al-Sadr sont venus avec leurs tapis de prière entendre le prêche du leader radical chiite. Moqtada vit retranché à Najaf, à une dizaine de kilomètres de là. A l'extérieur de l'enceinte de couleur ocre, au moins une dizaine de milliers d'autres fidèles tournent dans tous les sens au milieu de centaines d'hommes de Moqtada en armes, souvent pieds nus, armés de fusils automatiques qui scandent sans relâche le nom de leur chef.

Routes bloquées. Certains s'enterrent dans des trous, la mitrailleuse pointée vers l'extérieur. Tous sont parvenus jusqu'au sanctuaire par des chemins détournés, à travers champs et friches, afin de contourner les colonnes de chars américains. La coalition qui, semble-t-il, voulait dissuader les partisans de Moqtada de l'ovationner une fois de plus dans son prêche du vendredi, avait, en effet, bloqué les principales routes d'accès goudronnées dès la matinée. «Une trêve a été annoncée par la coalition et nous ne pensions pas avoir à nous battre, dit un jeune homme venu en bus et sans arme de Bagdad. Mais les Américains, une fois de plus, ne tiennent pas parole. Ils nous provoquent jusque devant notre sanctuaire.»

La «suspension des opérations» a