Bagdad envoyé spécial
Un coup de force américain contre les Nations unies. Le représentant spécial de l'ONU en Irak, Lakhdar Brahimi, serait atterré par la manière dont les Etats-Unis lui ont imposé le Premier ministre du gouvernement «souverain» qui doit prendre en charge le destin de l'Irak le 1er juillet. La future équipe dirigeante irakienne devait être en effet désignée, selon un accord avalisé par Washington et le Conseil intérimaire de gouvernement, par l'ONU. Chargée de prendre la succession officielle de l'Autorité provisoire d'occupation, elle aura pour tâche principale de préparer la tenue d'élections prévues au plus tard le 31 janvier 2005. Elle doit comprendre, outre un Premier ministre, un Président, deux vice-présidents et 26 ministres.
«Un complot». Iyad Allaoui, un homme très marqué par les contacts étroits qu'il a entretenus avec les services de renseignement américains et britanniques alors qu'il vivait en exil, a été «élu» à ce poste par le Conseil intérimaire de gouvernement, qui l'a «proposé» à Lakhdar Brahimi vendredi. «En réalité, il a été mis devant le fait accompli», explique Kais Alazawi, un responsable du mouvement socialiste arabe, proche des consultations qui ont eu lieu ces dernières semaines entre l'ONU et les différents partis irakiens en vue de former un gouvernement de transition.
«Vendredi, rapporte-t-il, alors que nous nous trouvions en réunion dans le palais des congrès avec la moitié du Conseil intérimaire de gouvernement en compagnie de L