São Paulo, de notre correspondante.
Une fois de plus, le sang a coulé dans une prison du Brésil. Dans la maison d'arrêt de Benfica, à Rio de Janeiro, 34 détenus ont été assassinés, selon un bilan provisoire, lors d'une rébellion qui a pris fin lundi soir. «Il y a des corps mutilés, carbonisés, des membres répandus par terre», a raconté le président de la Commission des droits de l'homme de l'Assemblée législative de Rio.
Factions rivales. Les mutins qui ont perpétré le massacre appartiennent au Commando rouge (CV, en portugais), l'un des principaux gangs qui contrôlent le narcotrafic dans les favelas de Rio. Leurs victimes, elles, sont issues de factions rivales, les Amis des amis (ADA) et le Troisième Commando (TC). Retenu en otage avec 25 autres fonctionnaires du pénitencier, attachés à des bonbonnes de gaz et une arme pointée sur la tête, un gardien de la prison a également été tué.
La rébellion avait commencé samedi par l'évasion de 14 prisonniers. Elle n'a pris fin qu'avec l'arrivée, pour mener des négociations, d'un pasteur néopentecôtiste. Selon les autorités, sa médiation, ultime recours avant l'intervention de la police, a «évité un nouveau Carandiru», du nom de la prison de São Paulo où la police, appelée le 2 octobre 1992 pour mater une rébellion, avait liquidé 111 détenus. La venue du pasteur était réclamée par les mutins, mais on ignore si leurs autres revendications ont été satisfaites. Ils demandaient notamment le transfert dans une autre prison de 179 détenus de