Menu
Libération

L'asile sud-africain temporaire d'Aristide

Article réservé aux abonnés
L'accueil de l'ancien président haïtien, renversé le 29 février, ne fait pas l'unanimité dans le pays.
publié le 2 juin 2004 à 0h53

Johannesburg, de notre correspondante.

Une brochette de ministres et de diplomates attendait Jean-Bertrand Aristide et sa famille à leur descente de l'avion présidentiel sud-africain, lundi, à l'aéroport international de Johannesburg. Thabo Mbeki, le chef de l'Etat sud-africain a donné l'accolade au président haïtien déchu, qui en est à son troisième pays d'accueil après le Centrafrique et la Jamaïque.

«Inoubliable». Après avoir remercié le gouvernement sud-africain pour cet «asile temporaire jusqu'à ce que la situation se normalise en Haïti», selon l'expression de Pretoria, Aristide a qualifié son arrivée en Afrique du Sud de «nouveau chapitre inoubliable de l'histoire africaine». «Au lieu d'être accueillis en Europe, nous sommes accueillis en Afrique, notre continent maternel», a-t-il dit.

La «renaissance africaine», chère au président sud-africain, semble, en effet, au coeur de la décision du pays d'accueillir le chef de l'Etat haïtien, renversé le 29 février. Lors des célébrations du bicentenaire de la révolution haïtienne, en janvier, Mbeki était le seul Président à s'être déplacé pour saluer la «première république noire de l'histoire». Le départ, un mois plus tard, d'Aristide, qui s'est dit victime d'un «putsch» mené par les Etats-Unis, a apporté encore un peu plus d'eau au moulin de la doctrine de Mbeki. «L'Afrique du Sud a une responsabilité, en tant que pays africain et en tant que membre de la communauté internationale, d'assurer que la démocratie et la paix prévalen