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Libération

L'information télévisée à la botte du Kremlin

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Un journaliste licencié, son émission supprimée après l'interview de la veuve d'un chef tchétchène.
publié le 3 juin 2004 à 0h54

Moscou, de notre correspondante.

La dernière émission de reportages critiques à la télévision russe, Namedni, sur la chaîne NTV, a été supprimée et son responsable, le journaliste Leonid Parfionov, licencié mardi soir, pour avoir refusé de se plier aux consignes politiques transmises par la direction de sa chaîne, qui est sous le contrôle étroit du Kremlin. Chaque dimanche soir sur NTV, dernière chaîne nationale à prétendre délivrer une information indépendante et objective, Namedni offrait une petite fenêtre de reportages d'actualité souvent incisifs et, pour cela, très regardés en Russie. Mais cette indépendance de ton, même mesurée et déjà soumise à de nombreuses pressions, était encore de trop pour les dirigeants de la chaîne qui est passée, depuis 2001, sous le contrôle du groupe public Gazprom et qui exécute les consignes politiques du Kremlin.

Services russes. Pour la deuxième fois en quelque mois, la direction de la chaîne avait fait interdire, dimanche, la diffusion d'un sujet préparé par les journalistes de Namedni : la première fois, en novembre 2003, il s'agissait d'un reportage sur un livre d'une journaliste critique racontant les coulisses du Kremlin. Cette fois, il s'agissait d'une interview avec la veuve du combattant tchétchène Zelimkhan Iandarbiev, assassiné à Doha lors d'une opération que les autorités du Qatar attribuent aux services russes.

Ligne de la rédaction. Ce sont les «services secrets» qui ont donné l'ordre de censure, s'était aussitôt plaint l'anim