La chute de Bukavu menace de mettre le feu à l'ensemble du Congo et aux Grands Lacs. De violentes manifestations suivies de pillages se sont produites hier dans cinq villes de la République démocratique du Congo. Des manifestants, étudiants pour la plupart, étaient déjà descendus la veille dans les rues de Kinshasa, la capitale, en dénonçant «la complicité» de la Mission de l'ONU au Congo (Monuc), dont les Casques bleus, déployés à Bukavu, n'ont pu empêcher des soldats dissidents, proches du Rwanda, de prendre le contrôle de la ville aux unités de l'armée congolaise.
Dans la capitale paralysée par les forces de sécurité et où la plupart des commerçants avaient baissé le rideau, des dizaines de milliers de manifestants ont demandé le départ immédiat de la Monuc accusée au mieux d'impuissance, au pire de complicité. Des coups de feu ont éclaté lors du pillage d'un entrepôt de la mission onusienne. Les troubles ont causé un ou deux morts, selon des sources. Dans les principales villes du pays Kisangani, Lubumbashi, Kindu et Bukavu , les bureaux de la Monuc ont été attaqués.
La chute de Bukavu, derrière laquelle Kinshasa voit la main du Rwanda voisin, a aussi provoqué un regain de tension régionale. Mercredi soir, le président Joseph Kabila a affirmé dans une intervention télévisée que la prise de Bukavu était «clairement une agression de notre pays par les troupes rwandaises» et décrété une «mobilisation générale» pour «défendre la nation». Le Rwanda a affirmé, hier, ne pas êt