Bukavu, envoyé spécial.
Pour la première fois depuis le début des combats, le 26 mai, entre l'armée régulière et les soldats dissidents du général Laurent Nkunda, aucun militaire congolais armé ne circulait hier dans les rues de Bukavu. Seuls, les Casques bleus continuaient de patrouiller, notamment pour faire cesser les pillages résiduels. Mais la vie semblait, petit à petit, reprendre son cours, comme après chacune des crises qu'a connues cette ville de l'est de la république démocratique du Congo ces dernières années.
Le général Nkunda, ex-rebelle allié du Rwanda, théoriquement intégré dans la nouvelle armée unifiée congolaise, a annoncé, hier, le retrait de tous ses hommes au-delà de l'aéroport de Bukavu, à une trentaine de kilomètres plus au nord. C'est, selon lui, la fin de son intervention, qu'il avait toujours justifiée par des «massacres» perpétrés à l'encontre des Banyamulenge, qui sont, comme lui, des Tutsis congolais souvent considérés comme rwandais par le reste de la population de l'ex-Zaïre. Il affirme avoir en échange reçu des garanties non précisées de la part du gouvernement central.
Mais est-ce vraiment fini ? Les deux précédents mouvements de cette nature, fomentés en 1996 et 1998 par le Rwanda, officiellement pour protéger les Banyamulenge, s'étaient pourtant transformés en rébellions armées contre Kinshasa. Et les observateurs peinent à croire que la dissidence s'arrête là. «Ces hommes s'étaient déjà engagés à se retirer une fois, et ils ne l'ont pas fait,