Berlin de notre correspondante
«Le D-Day du chancelier», titrait hier la Frankfurter Allgemeine Zeitung. En Allemagne, la présence de Gerhard Schröder aux célébrations du Débarquement a été vécue comme un fait majeur. En majorité, les Allemands jugent «normal» que, soixante ans après la fin de la guerre, leur chancelier puisse participer aux commémorations de ce qui fut une étape décisive dans la chute du régime nazi (1). Européen convaincu, Heinrich August Winkler, professeur d'histoire à l'université Humboldt de Berlin, analyse l'événement.
Le discours de Gerhard Schröder était-il à la hauteur des attentes ?
Le chancelier a remis en perspective le fait que l'Allemagne a recouvré sa liberté en 1945 grâce à l'intervention des Alliés. Il a fallu du temps pour que les Allemands admettent que la défaite du 8 mai 1945 avait été avant tout une libération du régime hitlérien, donc historiquement nécessaire. Dimanche, Schröder a su exprimer notre gratitude. En même temps, il a rendu hommage aux résistants qui ont, le 20 juillet 1944, tenté d'assassiner Hitler. Ce qui sera prochainement l'objet d'une célébration également très importante en Allemagne.
Gerhard Schröder a déclaré que ces célébrations marquaient la fin de l'après-guerre, est-ce à dire que l'Allemagne est libérée du poids de son passé ?
L'Allemagne n'en aura jamais fini avec la période 1933-1945, qui constitue le chapitre le plus sombre de son histoire. Mais, depuis la réunification allemande, le passé de l'Allemagne a pris