Savannah, envoyé spécial.
A Paris,
La mer, les palmiers, les chemisettes et, pour se déplacer, des voiturettes de golfe : c'est dans une ambiance paisible que les dirigeants des huit pays les plus industrialisés travaillent depuis mardi soir, retranchés dans l'île de Sea Island, au large de des côtes de Géorgie. L'hôte, George W. Bush, est ravi. Le G8 s'est ouvert par une bonne nouvelle l'adoption à l'unanimité à l'ONU de la résolution sur l'Irak et devrait s'achever aujourd'hui sur la manifestation d'une solidarité entre ses membres, que ce soit sur le terrorisme, la prolifération des armes, ou le développement... Surtout, les huit ont avalisé l'initiative américaine dite du «Grand Moyen-Orient», plat de résistance du sommet, qui a fait l'objet de maintes controverses et amendements. Ce projet, qui vise à instaurer la démocratie dans le monde musulman, a initialement eu le don d'horripiler les Européens, et particulièrement Paris, qui y a vu la preuve de l'ineffable naïveté des Américains, de leur foi quasi mystique en la démocratie et de leur ignorance des réalités du monde : autant de défauts qui ont conduit à la catastrophe en Irak.
Désamorcer les dangers. Au fil des discussions entre «sherpas» des chefs d'Etat et de gouvernement, le projet initial a été sérieusement amendé. Les pays européens se vantent de l'avoir suffisamment édulcoré pour en désamorcer tous les dangers. Les Américains, eux, se félicitent au contraire de déboucher sur une «déclaration très forte» : «L