C'était l'un des gestes exigés par l'Union européenne qui doit, en octobre prochain, rendre son rapport sur l'état des réformes démocratiques en Turquie avant de décider, en décembre, de fixer une date pour l'ouverture des négociations d'adhésion à l'UE. Hier, en début d'après-midi, la cour d'appel d'Ankara a ordonné la libération de Leyla Zana, Hatip Dicle, Selim Sadak et Orhan Dogan, tous les quatre députés du DEP, parti prokurde dissous depuis par la Cour constitutionnelle. En 1994, ils avaient été condamnés à quinze ans de prison accusés d'entretenir des liens avec les «séparatistes» kurdes du PKK (Parti des travailleurs du Kurdistan) qui avaient lancé, en 1984, la lutte armée contre Ankara.
Procès inéquitable. «La sentence n'a pas été annulée. Mais, prenant en compte leur long emprisonnement, la décision a été prise de les libérer en attendant la fin de l'enquête», soulignent les juges turcs. Aux yeux des Européens, ces députés sont des prisonniers politiques et la Cour des droits de l'homme de Strasbourg avait appelé Ankara à revoir ce procès jugé «inéquitable» car mené devant une Cour de sûreté de l'Etat où, à l'époque, siégeait aussi un juge militaire. Le procès en appel avait confirmé le verdict précédent. Mais le procureur avait alors demandé que le verdict soit cassé pour vices de procédure. Des centaines de militants ont accueilli, à la porte de la prison d'Ulucanlar à Ankara, Leyla Zana et les trois autres anciens députés kurdes.
Progrès. A la vielle des élections