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Libération

Iran: dangereuse partie de cache-cache nucléaire

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publié le 12 juin 2004 à 1h02

Si l'AIEA ­ l'agence de sûreté atomique des Nations unies, à Vienne ­ n'usait pas de mille et une contorsions diplomatiques dans ses formulations, le rapport qu'elle vient de rédiger sur l'Iran et son programme nucléaire secret serait accablant. Téhéran étant membre de cette organisation, et celle-ci voulant toujours croire à une coopération avec la République islamique, les informations sensibles se trouvent dès lors noyées dans les quarante pages du dossier, voire dans ses annexes. Etabli par le directeur général de l'AIEA, Mohammed el-Baradeï, à partir du travail de ses inspecteurs, ce rapport ­ dont Libération a pu se procurer une copie ­ sera examiné à partir de lundi par le conseil des gouverneurs (l'organe exécutif de l'agence). D'ores et déjà, les trois grands pays européens ont haussé le ton à l'égard de l'Iran, qu'ils prennent soin habituellement de ménager. Ils devraient même critiquer durement ce pays dans un projet de résolution qui sera soumis à ce conseil.

Gagner du temps. Au-delà des révélations du rapport, se dessine clairement la stratégie iranienne vis-à-vis de l'AIEA : gagner du temps pour éviter que le conseil des gouverneurs ne saisisse le Conseil de sécurité de l'ONU ­ qui a le pouvoir d'imposer des sanctions. Téhéran avait d'abord accepté de se soumettre à un contrôle renforcé de son programme nucléaire civil, soupçonné d'être un paravent pour camoufler une tentative de se doter de l'arme atomique. A ce titre, il avait signé, en décembre 2003, le proto