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Libération

La Serbie engluée dans le nationalisme

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L'extrémiste Tomislav Nikolic part favori de l'élection présidentielle de dimanche.
publié le 12 juin 2004 à 1h02

Belgrade, de notre correspondante.

La Serbie élit ce dimanche un Président dans un climat politique dominé par un retour en force de l'ultranationalisme, incarné par Tomislav Nikolic, du Parti radical, très possible vainqueur selon les sondages. Les radicaux, dont le leader Vojislav Seselj attend à La Haye d'être jugé pour crimes de guerre, ont «récupéré» voire élargi leur électorat depuis la chute de Slobodan Milosevic en octobre 2000. Ils sont le premier parti au Parlement de Serbie depuis les législatives de décembre dernier. Et leur chef est arrivé en tête, avec 46 % des suffrages exprimés, lors de l'élection présidentielle de novembre 2003, invalidée en raison d'un trop faible taux de participation.

Division démocrate. Les raisons du succès de cette extrême droite antieuropéenne sont multiples. «Les changements institutionnels n'ont pas eu lieu, les effets de la privatisation sont durs à supporter et les représentants du camp dit "démocratique" se disputent au lieu de combattre l'extrême droite, qui, elle, est solidement organisée et stable et excelle en démagogie sociale», explique la sociologue Dragica Vujadinovic.

Depuis l'assassinat du Premier ministre démocrate Zoran Djindjic, en mars 2003, la Serbie marque le pas. Le nouveau gouvernement serbe, dirigé depuis mars par Vojislav Kostunica (Parti démocratique de Serbie), a annulé une série de réformes proeuropéennes initiées par Djindjic. Il a fait voter des lois contestées, comme celle qui subvient aux besoins des famil