Varsovie, de notre correspondante.
La Pologne tolère ses homosexuels mais ne veut pas trop les voir au grand jour. Privés cette année de la traditionnelle parade pour l'égalité des droits qu'ils organisent depuis quatre ans, ils ont détourné l'interdiction de la mairie en organisant devant ses locaux, vendredi, un rassemblement contre l'homophobie. «Les interdictions, on en a l'habitude. On nous met tout le temps des bâtons dans les roues», explique Robert Biedron, homosexuel et chef d'une campagne contre l'homophobie en Pologne. A la fin du mois de mai, le maire de Varsovie, Lech Kaczynski (droite catholique), avait décidé d'interdire l'organisation de la parade en même temps que la contre-manifestation annoncée par les Jeunesses polonaises. Le rassemblement a réuni quelque 400 personnes dans une atmosphère décrite comme bon enfant par les organisateurs.
«Raisons de sécurité». Szymon Niemiec, organisateur de la parade et candidat au Parlement européen pour le parti anticlérical Racja, a des mots forts contre la municipalité : « Les autorités se moquent de la démocratie. Aujourd'hui, personne ne peut garantir la sécurité aux homosexuels. Demain, le maire Kaczynski fermera nos clubs et pourrait même un jour nous interner.» Il s'inquiète de scénarios noirs, d'une situation pire qu'au temps des communistes : contrairement à la Roumanie, où, sous Ceausescu, les rapports homosexuels étaient interdits par la loi, les homosexuels polonais n'étaient pas réprimés. A l'origine, la parad