Bagdad, envoyé spécial.
Les meurtres de fonctionnaires, petits ou grands, travaillant pour le nouveau gouvernement ainsi que les attentats à la bombe se sont multipliés ce week-end, à trois semaines du transfert de pouvoir de l'administration américaine à un gouvernement irakien «souverain», le 30 juin. Hier matin, douze Irakiens, dont quatre policiers, ont été tués et treize autres blessés à Bagdad dans un attentat à la voiture piégée au moment où une patrouille de la police irakienne tentait d'intercepter le véhicule. Bourré d'explosifs, celui-ci visait une base américano-irakienne abritant une école militaire. Il avait emprunté le mauvais côté de la chaussée, ce qui avait éveillé les soupçons des policiers. La puissance de l'explosion a réduit une douzaine de véhicules à l'état de carcasse. De la voiture du kamikaze ne restait plus que le bloc-moteur noirci par les flammes.
Nébuleuse. A peu près au même moment, des assaillants ont ouvert le feu sur le directeur des relations culturelles du ministère de l'Education, Kamal Jarrah, le tuant sur le coup, devant sa maison du quartier Ghazaliya, à l'ouest de la capitale. Samedi matin, un autre haut fonctionnaire, le sous-secrétaire aux Affaires étrangères chargé des organisations internationales et de la coopération, Bassam Koubba, a été assassiné par un inconnu qui a tiré sur lui à Bagdad alors qu'il se rendait en voiture à son travail. Le mois dernier, c'est le président du défunt Conseil intérimaire de gouvernement irakien (CI