Menu
Libération

La Haye fait du chantage à MSF

Article réservé aux abonnés
Les Pays-Bas demandent à MSF de rembourser la rançon versée pour libérer un otage néerlandais enlevé dans le Caucase.
publié le 16 juin 2004 à 1h04

Genève, de notre correspondant.

Décidément, le kidnapping dans le Caucase du Nord d'Arjan Erkel, un ressortissant néerlandais, logisticien de la section suisse de Médecins sans frontières (MSF), n'en finit pas de faire des vagues, même après sa libération. Le 12 août 2002, Arjan Erkel est kidnappé sous les yeux d'une équipe du FSB, l'ex-KGB, les services de sécurité russes. Ceux-ci se gardent d'intervenir. Ce sera la première «étrangeté» d'une intrigue qui ne pourra jamais se réduire à une affaire purement criminelle. Le 11 avril 2004, l'otage est enfin libéré contre rançon, après avoir établi un record de détention pour un Occidental dans le Caucase du Nord.

Commence, ensuite, une polémique entre MSF et le gouvernement des Pays-Bas. Hier, un porte-parole du ministère des Affaires étrangères néerlandais a affirmé : «Après le refus de MSF de restituer le montant de la rançon, nous ne voyons pas d'autre option que d'intenter une action en justice.» Retour sur l'affaire : début mai 2004, les autorités hollandaises demandent à MSF le remboursement de la rançon de 1 million d'euros versée pour la libération d'Arjan Erkel. «Elles nous menacent même de couper toute subvention à notre organisation et affirment qu'elles pousseront l'Union européenne à faire de même», affirme à Libération Marc Poncin, le directeur général adjoint de MSF-Suisse.

Au sein de MSF-Suisse, on refuse de céder au «chantage» des autorités néerlandaises. Pour MSF, le décodage politique de l'affaire est finalement