Nissanit, Rafiah-Yam, envoyé spécial.
Nissanit, au nord de Gaza, à une dizaine de kilomètres au sud d'Ashkelon, à cheval sur la «ligne verte» qui sépare Israël des territoires palestiniens ; Rafiah-Yam, au sud, à 250 m de la frontière égyptienne : ces deux colonies font partie des vingt et une qui doivent être évacuées, d'ici «à la fin de 2005», selon le Premier ministre israélien, Ariel Sharon.
Ytsik Gvili, 37 ans, chauffeur de taxi, a quitté Ashkelon, il y a onze ans, pour s'installer à Nissanit avec Lydia. Leurs trois enfants sont nés ici. «On ne pouvait pas y arriver ailleurs», reconnaît-il. Le gouvernement offrait aux jeunes couples d'acquérir un terrain de 500 m2 pour 4 000 dollars ; ils ont construit une maison d'une valeur de 100 000 dollars. «A Ashkelon, un tel terrain coûtait déjà 120 000 dollars...» Ytsik et Lydia préféreraient rester, «mais on ne grimpera pas sur les toits !». Lydia risque de perdre son travail au poste de passage d'Erez. Des chiffres de dédommagement circulent : 200 000, 300 000 dollars... «Ceux qui nous ont poussés à venir doivent nous dédommager, je ne veux pas perdre cette qualité de vie. Mais je n'ai pas d'illusions : une maison comme celle-là coûte 400 000 dollars à Ashkelon», réplique Ytsik. Entretemps, avec des voisins, ils ont pris un avocat pour les représenter dans les futures tractations.
Espoir de paix. Cependant, une motion signée «par 92 % des foyers» dans le Gouch Katif refuse cet argent. «Au fond, la plupart des gens pensent comme m