Bruxelles, de nos correspondants.
Les socialistes français ont choisi la stratégie du pire : forts de leur position dominante au sein du groupe PSE au Parlement européen, ils ont imposé, au nom de la «clarté du clivage droite-gauche», selon les mots d'Harlem Désir, le rejet de l'alliance que leur proposaient le groupe des Verts et le nouveau groupe fédéraliste fondé par François Bayrou, le président de l'UDF, et Francesco Rutelli, leader du centre gauche italien. Résultat : les conservateurs du PPE-DE et le PSE en ont profité pour conclure hier un «accord technique» grâce auquel ils se répartissent la présidence du Parlement. Durant deux ans et demi, l'hémicycle sera présidé par le travailliste britannique Terry Wynn, puis durant deux ans et demi par l'actuel président du groupe PPE-DE, l'Allemand Hans-Gert Pöttering. Les socialistes français, pourtant devenus la première délégation nationale au sein du PSE depuis les élections de dimanche, se sont fait ainsi totalement manoeuvrer par les partisans de la «grande coalition» et se retrouvent Gros-Jean comme devant.
Daniel Cohn-Bendit, le président des Verts, et François Bayrou avaient en effet proposé une autre option hier matin : un ticket entre le socialiste français Michel Rocard et le libéral polonais Bronislaw Geremek. Objectif : renvoyer les conservateurs dans l'opposition. Mais pour Harlem Désir, qui en a convaincu le bureau national du PS, cela «aurait brouillé la lisibilité des élections : le Parlement est à droite, auc