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Libération

Bush perd un nouvel atout dans sa guerre contre le «mal»

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publié le 17 juin 2004 à 1h06

Washington, de notre correspondant.

Nouveau coup dur pour George W. Bush : la commission d'enquête sur le 11 septembre, formée de dix personnalités démocrates et républicaines, estime qu'il n'y a «pas de preuve crédible que l'Irak et Al-Qaeda aient coopéré pour attaquer les Etats-Unis». Certes, lit-on dans un rapport préliminaire, «Oussama ben Laden a exploré la coopération possible avec l'Irak lorsqu'il était au Soudan, malgré son opposition pour le régime laïc de Saddam Hussein». Mais à l'époque, Ben Laden soutenait en fait les islamistes opposés à Saddam dans le Kurdistan. Il avait accepté de nouer contact avec Bagdad pour satisfaire une demande du pays qui l'accueillait, le Soudan, qui cherchait à protéger ses liens avec l'Irak. Un responsable du renseignement irakien aurait rendu trois fois visite à Ben Laden au Soudan, en 1994. Ben Laden aurait demandé des terrains pour ses camps d'entraînement et des armes, mais l'Irak n'aurait jamais répondu.

Soutien officiel. «Si des contacts ont également eu lieu entre l'Irak et Al-Qaeda après le retour de Ben Laden en Afghanistan, ils n'ont apparemment pas débouché sur une collaboration», estime le rapport. La commission estime qu'aucun gouvernement ­ y compris l'Arabie Saoudite ­ n'a soutenu financièrement les attentats du 11 septembre. Le seul soutien officiel a été celui de l'Afghanistan, qui offrait l'asile à Ben Laden. Le rapport épingle au passage le Pakistan : «La capacité des talibans à fournir un abri à Ben Laden face à la