Bruxelles, de notre correspondant.
Va-t-on vers un nouveau fiasco sur la Constitution européenne ? Le Conseil des chefs d'Etat et de gouvernement, qui se réunit cet après-midi et demain à Bruxelles, s'annonce mal. Sonnés par des élections européennes qui ont sanctionné la plupart des équipes au pouvoir et connu un record d'abstention, les Vingt-Cinq ont absolument besoin d'un succès pour redorer leur blason. Mais sur les deux sujets à l'ordre du jour, le projet de Constitution et la nomination du président de la Commission, un consensus paraît difficile à réunir.
C'est le Premier ministre britannique qui donne, cette fois-ci, le la : Tony Blair a fait savoir qu'il poserait son veto à la désignation de Guy Verhofstadt, le Premier ministre belge, pour succéder à Romano Prodi. Faute de candidat de rechange, l'échec paraît quasiment certain. Il risque de ne pas être le seul : Londres a brutalement durci sa position sur le projet de Constitution en demandant que le champ du vote à la majorité qualifiée soit plus restreint et que la Charte des droits fondamentaux soit privée de tout effet juridique. Pour Blair, c'est seulement à ces conditions qu'un référendum, qu'il s'est engagé à organiser, aurait quelque chance d'être gagné. Mais ses partenaires ne sont pas tous prêts à vider le projet d'une partie de sa substance.
En tout état de cause, Londres est assuré de ne pas porter seul le chapeau si la Constitution capote une nouvelle fois. Parmi les deux pays qui ont provoqué un premier