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Libération

Saddam Hussein, une prise de guerre bien encombrante

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Avec le retour de la souveraineté, les Irakiens souhaitent pouvoir décider du sort de l'ancien dictateur.
publié le 17 juin 2004 à 1h06

Washington, de notre correspondant.

«Quand on dit qu'on transfère la pleine souveraineté, cela veut dire qu'on transfère la pleine souveraineté», dit parfois George Bush, en évoquant le passage de flambeau du 30 juin en Irak. Pourtant, certaines questions posent des problèmes, comme le sort de Saddam Hussein. Washington n'est pas pressé de livrer l'ancien dictateur aux Irakiens. Il représente la plus grosse prise de la guerre engagée par Bush contre le «mal». Le Président américain en est si fier qu'il garde dans le bureau ovale, tel un scalp, le pistolet que l'ex-dictateur avait sur lui quand il a été arrêté dans son trou, en décembre dernier. Interrogé mardi, George W. Bush a déclaré que le transfert de Saddam Hussein aurait lieu «au moment opportun» .

Obligations. Cette position, d'un point de vue juridique, est fragile. «Quand on transfère la pleine souveraineté, on transfère aussi Saddam Hussein», juge ainsi un diplomate. C'est aussi l'avis du comité international de la Croix-Rouge qui, lundi, a rappelé Washington à ses obligations : «Les Etats-Unis considèrent Saddam Hussein comme un prisonnier de guerre et selon le droit international, au moment de la fin de l'occupation, tous les prisonniers de guerre devraient être relâchés à moins qu'une inculpation soit prononcée contre eux avant cette date», a déclaré Nada Doumani, sa porte-parole.

Des discussions ont lieu entre Paul Bremer, qui administre l'Irak jusqu'au 30 juin, et le Premier ministre intérimaire Ayad Allawi, qui