Bruxelles (UE), envoyés spéciaux.
Que restera-t-il du projet de Constitution européenne rédigé par la Convention, sous l'égide de Valéry Giscard d'Estaing, si les vingt-cinq chefs d'Etat et de gouvernement parviennent à un accord d'ici à ce soir ? La présidence irlandaise de l'Union a, en effet, décidé de faire plaisir à la Grande-Bretagne, qui s'oppose à toute intégration supplémentaire, mais aussi à l'Espagne et à la Pologne, qui rechignent encore à reconnaître qu'elles pèsent d'un moindre poids que l'Allemagne ou la France... Hier après-midi, au sommet de Bruxelles, la première réunion de travail des «chefs» n'a pas permis de véritables progrès, chacun répétant des positions déjà connues. Mais, de l'avis de Jacques Chirac, les Vingt-Cinq sont «arrivés à un point où un accord est tout à fait possible», moyennant quelques concessions. Bertie Ahern, le Premier ministre irlandais, s'est voulu plus prudent : «Je ne suis pas excessivement optimiste, il y a toujours des questions très difficiles à résoudre.»
Seuils remontés. Pour éviter un nouveau désastre, l'Irlande s'est efforcée de servir une soupe plus alléchante aux eurosceptiques. Son papier de compromis rend ainsi plus difficile la prise de décision à la majorité qualifiée au sein du Conseil des ministres. VGE avait suggéré qu'une décision soit adoptée si 50 % des Etats représentant 60 % de la population européenne votaient en sa faveur. Les seuils seraient remontés respectivement à 55 % et 65 % : ce qui signifie que douze