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Libération

L'otage américain décapité en Arabie Saoudite

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publié le 19 juin 2004 à 1h07

Rien n'y a fait. Ni la vaste opération de ratissage menée par les forces de sécurité saoudiennes, qui ont perquisitionné plus de 1 200 maisons en trois jours, ni les prières et les sanglots de sa famille aux Etats-Unis, ni les adjurations de l'imam de la mosquée de La Mecque. Paul Marshal Johnson a été décapité par ses ravisseurs d'«Al-Qaeda pour la Péninsule arabique», le groupuscule islamiste saoudien qui avait enlevé l'ingénieur aéronautique américain de 49 ans, samedi dernier à Riyad, la capitale. Le site Internet islamiste Sawt al-Jihad a diffusé des images de l'exécution et son corps aurait été retrouvé, hier soir à Riyad. Peu après, les forces de sécurité saoudiennes ont donné l'assaut à une maison dans le quartier où le corps a été découvert, tuant trois suspects.

Objectif commun. Lors de son prêche du vendredi diffusé par la télévision, le cheikh Saleh ibn Abdallah al-Houmaïd, servant du premier lieu saint de l'islam, s'était écrié : «Tuer une âme sans justification est l'un des plus grands péchés aux yeux de l'islam (...) Celui qui tue une personne sous notre protection n'ira pas au paradis.» Le religieux, nommé par les autorités saoudiennes, se considère pourtant comme «en guerre contre les croisés». C'est au nom de cet objectif commun qu'il espérait être écouté par les extrémistes islamistes. Ceux-ci avaient fixé un ultimatum de 72 heures, avant d'exécuter leur otage, si le régime saoudien ne libérait pas les membres d'Al-Qaeda ­ on les estime à 700 ­ emprisonnés