New Delhi, de notre correspondant.
L'Inde a beau être le pays du Kama Sutra, elle n'est manifestement pas prête à faire sortir la sexualité de la chambre à coucher. La preuve : Girlfriend, un film sorti en salles vendredi dernier, qui fait l'objet de toutes les critiques pour avoir oser traiter de l'homosexualité. Des centaines de militants des mouvements fondamentalistes hindous attaquent en effet les cinémas aux quatre coins du pays, les accusant de projeter un film «contraire à la culture indienne». Sorti des studios de Bollywood, Girlfriend met en scène une relation lesbienne, un sujet pour le moins tabou dans ce pays où l'acte homosexuel reste un crime passible de prison, et ajouté au poids des traditions, pousse la plupart des gays et lesbiennes à ne pas dévoiler ouvertement leur sexualité.
Manifestations. Plusieurs cinémas ont déprogrammé le film, tandis que ceux qui continuent à le projeter ne le font que sous haute protection policière. Il faut dire que les manifestations ont dégénéré dans plusieurs villes, les contestataires jetant des pierres contre les cinémas, déchirant les affiches qui montrent deux femmes en train de s'embrasser , et brûlant des effigies du réalisateur, Karan Razdan, devenu l'ennemi public numéro un d'une mouvance déterminée à sauver le pays de la «décadence occidentale». Ces mêmes fondamentalistes, menés par le parti d'extrême droite Shiv Sena et les associations religieuses comme le Vishwa Hindu Parishad (VHP, Conseil hindou mondial) et sa