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Libération

«Je suis né ici, à Bam, je veux y mourir»

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publié le 22 juin 2004 à 1h09

A Bam,

Le long des rues de Bam, sur les places, des alignements de tentes de fortune, quelques containers, des abris délabrés... Ils sont là, les rescapés du séisme du 26 décembre 2003 qui a réduit leur ville en poussière. Combien ? 50 000, 80 000 ? Tout est flou dans cette ville dévastée à 90 %, même les chiffres, qui ne cessent d'évoluer selon les interlocuteurs. Le tremblement de terre aurait tué un tiers des habitants, soit quelque 35 000, et blessé un autre tiers, dont 17 000 grièvement. Après le séisme, 8 000 élèves avaient disparu et 3 000 enfants sont orphelins.

Ce qui rend le sort des rescapés encore plus tragique, c'est la fournaise qui s'abat sur la ville. Aux portes du désert de Lut, il fait si chaud que nombre d'Iraniens du Nord, venus porter secours, ont déjà fui. Et la nouvelle aérogare se construit de nuit car il est impossible de souder de jour, tant les fers sont brûlants.

Seule certitude, les survivants ne bougeront pas de ces tentes, alignées le plus près possible des gravats de ce qui fut leurs maisons. Les camions et véhicules pourris qui défilent sans cesse et menacent leurs enfants, la poussière et la pollution infernales, la chaleur écrasante qui atteint actuellement les 44 °C et promet de grimper encore de dix degrés en juillet-août, rien ne les fera abandonner «leur place». Ce qui rend le sort des rescapés plus tragique.

Surveillance

Les raisons de cet attachement à la parcelle familiale sont multiples. Un homme explique qu'il ne veut pas s'éloigner de