Les rebelles tchétchènes ont lancé, dans la nuit de lundi à mardi, une série de raids coordonnés contre des objectifs ciblés des forces de sécurité russes en Ingouchie, la petite république du Caucase russe, voisine de la Tchétchénie, faisant 59 morts, dont 47 policiers et deux assaillants. Il s'agit de la plus importante opération militaire lancée par la guérilla séparatiste depuis des années. Les combats se sont prolongés toute la nuit dans la capitale régionale, Nazran, et au moins deux autres localités, Karaboulak et Sleptsovsk. A Nazran, les séparatistes ont pris le contrôle du bâtiment du ministère de l'Intérieur et attaqué les quartiers d'un détachement de gardes-frontières ainsi qu'un dépôt du ministère de l'Intérieur. Dans les autres localités, ils s'en sont pris à des postes de police et à des barrages routiers. Le ministre de l'Intérieur de la région, Aboukar Kostoïev, son adjoint, Ziaoudine Katiev, et le procureur de Nazran, Moukharbek Bouzourtanov, font partie des victimes.
Scènes de désolation. Des journalistes étrangers qui sont arrivés dans la matinée à Nazran l'Ingouchie, à la différence de la Tchétchénie, n'étant pas verrouillée ont rapporté des scènes de désolation témoignant de la violence des affrontements au centre-ville : corps étendus, dont certains calcinés, flaques de sang et carcasses de véhicules détruits. Selon l'estimation d'un responsable ingouche, les groupes de rebelles comptaient 200 combattants venus de Tchétchénie et d'Ossétie du Nord.