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Libération

Un cinglant revers pour Poutine

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Ces attaques bien préparées font voler en éclats l'image de «pacification».
publié le 23 juin 2004 à 1h10

«On ne peut pas gagner une guerre sans reconnaître qu'on mène cette guerre.» La formule de l'analyste russe Ioula Latynina est lapidaire mais résume bien l'échec de la politique russe en Tchétchénie. L'image de pacification que cherche à promouvoir le Kremlin ne trompe plus, alors que la guerre est entrée dans sa cinquième année. Pièce maîtresse de la politique de «tchétchénisation» engagée par Poutine, son protégé, le président prorusse Akhmad Kadyrov, élu à l'automne à l'issue d'un scrutin truffé de fraudes, a été assassiné il y a six semaines. Loin de se normaliser, le conflit est en passe de s'étendre à l'Ingouchie, où le Kremlin a tout fait pour écarter le président Rouslan Aouchev, qui, en poste depuis 1993, affichait une volonté trop nette de neutralité, et le faire remplacer, en 2002, par son protégé, l'ex-général du KGB Mourat Ziazikov.

Nettoyages. Son arrivée au pouvoir après une élection contestée a changé la donne. Les troupes russes se sont déployées dans la région, les camps de réfugiés ont été fermés, tandis qu'enlèvements et disparitions se sont multipliés. «Cela fait maintenant deux ans que zatchiski (nettoyages, ndlr) et diversions se produisent en Ingouchie. Ces méthodes d'action des fédéraux ont poussé les Ingouches dans les bras du chef tchétchène Chamil Bassaïev», relève Alexandre Tcherkassov, un responsable de Memorial, l'organisation russe des droits de l'homme.

A Moscou, la responsabilité de l'opération a été imputée tantôt au radical Bassaïev, tantôt