Le spectre du terrorisme resurgit en Turquie après l'explosion, hier, de deux bombes, l'une devant l'hôtel Hilton d'Ankara (trois blessés), où devrait dormir samedi soir le président américain George W. Bush, puis l'autre dans un bus à Istanbul (quatre morts et quinze blessés), où doit se tenir, lundi et mardi, un sommet de l'Otan.
Objectif symbolique. La piste du terrorisme d'extrême gauche est privilégiée. Mais ce pays en majorité musulman, pilier du flanc sud-est de l'Alliance atlantique, candidat à l'Union européenne et gouverné par les islamistes modérés de l'AKP, représente aussi un objectif éminemment symbolique pour le terrorisme islamique. En novembre, des groupes de la mouvance d'Al-Qaeda avaient frappé en deux doubles attentats-suicides deux synagogues d'Istanbul, le consulat britannique et la banque HSBC, faisant 63 morts.
Les autorités se veulent rassurantes et, aussitôt après les explosions, le ministre des Affaires étrangères, Abdullah Gül, a affirmé que «la Turquie est un pays suffisamment fort et sûr. De tels incidents se produisent partout, à Londres, à Paris, partout». Les attentats d'hier «seraient probablement le fait de groupes terroristes d'extrême gauche», a affirmé le gouverneur d'Istanbul, Muammer Guler.
Selon la police, la tuerie dans l'autobus stambouliote aurait été causée par l'explosion prématurée d'une bombe que transportait une jeune femme. Trois suspects ont été interpellés. L'attentat d'Ankara a, quant à lui, été revendiqué par le Parti commun