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Libération

Mongolie : surenchère de promesses

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Les législatives de dimanche opposent démocrates et ex-communistes.
publié le 26 juin 2004 à 1h12

Oulan-Bator envoyé spécial

La radio de l'opposition avait multiplié les mises en garde : «Ne vous rendez pas au centre-ville ce soir, il faut éviter les incidents avec le parti au pouvoir.» Au centre d'Oulan-Bator, jeudi soir, le Parti révolutionnaire et populaire mongol (MPRP), ex-communiste reconverti social-démocrate, faisait une démonstration de force à deux jours du scrutin législatif de dimanche, le quatrième de l'ère démocratique entamée en 1990. Face au siège encore très soviétique du parti, des dizaines de milliers de jeunes ont participé à ce dernier meeting électoral. Moins, visiblement, pour écouter des discours politiques réduits au strict minimum que pour un grand concert pop gratuit, suivi d'un feu d'artifice. Un plateau de stars aidant, le MPRP a prouvé que sa capacité de mobilisation restait forte.

Crispation. A l'intérieur du bâtiment, pourtant, c'est un Premier ministre nerveux qui recevait trois journaux étrangers dont Libération. Assuré de la victoire par les derniers sondages, Enkhbayar, technocrate formé en Grande-Bretagne, qui ne dédaigne pas l'étiquette de «Tony Blair mongol», se lance dans une violente diatribe contre l'opposition qu'il qualifie de «soi-disant démocratique». Cette crispation de dernière minute d'une formation plombée par son héritage stalinien est due à une proposition de la Coalition démocratique patriotique (MDC) qui a fait mouche : la création d'allocations familiales mensuelles de 10 000 tugrigs (8 euros) par enfant, une somme con