Belgrade correspondance
Dimanche, la Serbie aura enfin un Président. Trois élections ont échoué l'an dernier en raison d'une disposition restrictive de la loi imposant un quorum de 50 % de votants. Sa suppression récente par le Parlement a levé cet obstacle. Un second tour départagera les deux candidats arrivés en tête le 13 juin, l'ultranationaliste Tomislav Nikolic, 52 ans, et le démocrate Boris Tadic, 46 ans, en tête dans les sondages. «Mes cheveux se dressent à l'idée que cela pourrait être Nikolic et que nous pourrions à nouveau vivre dans l'isolement international comme à l'époque de Slobodan Milosevic», s'exclame Slavica Piric, une économiste de 45 ans, au chômage comme près d'un tiers de la population. Malgré l'enjeu, l'électorat serbe (6,5 millions de personnes) montre des signes de fatigue. Slavica dit qu'elle n'ira pas voter : «J'en ai assez de voter contre quelqu'un. Si les Serbes veulent un président ultranationaliste, tant pis pour eux.»
Duel télévisé. Si les électeurs ne sont que 2 millions à voter, Nikolic, selon les analystes, pourrait battre son rival. Nikolic a recueilli le plus grand nombre de voix au premier tour, et son Parti radical (SRS), toujours dirigé officiellement par Vojislav Seselj, un des locataires de la prison du Tribunal pénal international pour les crimes de guerre en ex-Yougoslavie (TPIY), est le premier parti au Parlement depuis les législatives de décembre.
Le duel télévisé entre Tadic et Nikolic, destiné à convaincre les hésitants, n'a ri