Madrid de notre correspondant
La «lutte absolue» contre la violence conjugale, une des principales promesses électorales du Premier ministre, José Luis Zapatero, connaît des débuts difficiles. Alors qu'un avant-projet de loi a été approuvé en conseil des ministres, l'exécutif socialiste se heurte à de fortes résistances judiciaires et politiques. Ultra-ambitieux, visant à «mettre fin à l'un des fléaux de la société espagnole», le texte déplaît fortement au Parti populaire (PP, droite) parce que, à ses yeux, le projet des socialistes ne défend que les femmes victimes de 91 % des agressions, de source officielle et oublie le sort des hommes et des mineurs. Jeudi, le Conseil général du pouvoir judiciaire (CGPJ), équivalent du Conseil de la magistrature, s'est prononcé dans le même sens.
Selon cet organisme dominé par le secteur conservateur, l'avant-projet de loi socialiste «transforme une action positive en faveur de la femme en discrimination négative contre l'homme». De même source, le texte serait «anticonstitutionnel» dans la mesure où «il enfreint le principe d'égalité des sexes». Un argument battu en brèche par les socialistes, convaincus de la nécessité d'«aider en priorité les femmes». «Si l'on veut s'attaquer en profondeur à ce mal, il faut accorder un traitement préférentiel aux femmes, en situation d'infériorité, et qui en souffrent le plus», estime Gregorio Peces-Barba, recteur de l'université Carlos III à Madrid, proche des socialistes. Le texte devrait être vot