New Delhi de notre correspondant
L'Inde et le Pakistan ont entamé hier une phase cruciale du processus de paix amorcé ces derniers mois en abordant officiellement la question du Cachemire, principal contentieux entre les deux puissances nucléaires d'Asie du Sud. Les secrétaires généraux des ministères des Affaires étrangères des deux pays sont réunis à New Delhi pour deux jours de pourparlers visant à étudier les possibilités d'un règlement de ce différend territorial qui a déjà provoqué deux guerres et avait failli en déclencher une troisième il y a deux ans.
Insurrection. Destinée à préparer une rencontre des ministres des Affaires étrangères en août, l'entrevue est d'autant plus significative que cela faisait trois ans que les deux voisins n'avaient pas rouvert l'épineux dossier cachemiri, l'Inde refusant jusqu'ici de négocier tant que le Pakistan n'aurait pas cessé son soutien aux mouvements séparatistes armés qui opèrent au Cachemire indien. Depuis 1989, l'Etat du Jammu et Cachemire est en proie à une insurrection séparatiste musulmane qui a déjà fait entre 40 000 (selon New Delhi) et 100 000 morts (selon la guérilla). Malgré les multiples preuves, le Pakistan a toujours nié soutenir les groupes armés, tout en disant soutenir «la juste lutte d'autodétermination» des Cachemiris.
Détente. Mettant leur rhétorique de côté, New Delhi et Islamabad semblent cette fois-ci déterminés à aller de l'avant. Sans dévoiler le contenu des discussions, les deux pays ont salué l'atmosphère