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Portrait

Un allié des Etats-Unis

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D'abord maoïste, il a fait carrière au centre droit.
publié le 29 juin 2004 à 1h14

Lisse, discret, voire secret, José Manuel Durão Barroso n'a jamais recherché les sunlights. Lorsqu'il fait revenir la droite au pouvoir, en mars 2002, son succès est vu comme une victoire par défaut, davantage due aux errements de six ans de règne socialiste qu'à son propre charisme. Un manque de brio qui ne l'empêche pas de creuser son propre sillon pour se retrouver propulsé, contre toute attente, à la tête de son pays et bientôt de la Commission européenne.

Durão Barroso, 48 ans, a fait ses débuts en politique à l'extrême gauche, après la «révolution des OEillets», le 25 avril 1974, qui a mis fin à la dictature salazariste. Etudiant en droit à Lisbonne, il est alors l'une des figures du petit parti maoïste MRPP, un épisode absent de sa biographie officielle. Mais son virage au centre droit est rapide : dès 1980, il adhère au PSD, où Anibal Cavaco Silva ­ Premier ministre de 1985 à 1995 ­ le prend sous son aile et le nomme, à 31 ans, secrétaire d'Etat aux Affaires étrangères. Juriste de formation, Barroso mène alors une carrière axée sur les relations internationales, avec, à son actif, les accords de paix en Angola en 1990.

L'homme se décrit comme un centriste «modéré, réformateur et antiétatiste», capable de panacher libéralisme et souci du social. Son gouvernement s'illustre surtout par une cure de rigueur pour ramener le budget portugais dans les clous du pacte de stabilité. Aux Finances, la «Dame de fer» Manuela Ferreira Leite ramène le déficit de 4,4 à 2,8 % du PIB fin