Istanbul, envoyée spéciale.
«Je vous demande instamment de vous dépêcher : venez avant septembre (date des législatives et de la présidentielle, ndlr), afin que les Afghans puissent voter sans peur.» Le président Hamid Karzaï a plaidé avec passion, hier, au dernier jour du sommet, pour une aide accrue de l'Alliance à l'approche d'un scrutin clé pour la stabilisation de son pays. La veille, les vingt-six Etats membres avaient promis de faire passer de 6 500 à 10 000 leurs hommes en Afghanistan au moment du vote. Mais Karzaï semblait craindre que l'Otan tarde à concrétiser ses promesses.
Raison d'être. La mission de l'Alliance en Afghanistan la Force internationale d'assistance à la sécurité (Isaf), qui agit sous mandat de l'ONU est considérée comme un test de crédibilité pour l'organisation. Depuis la chute du mur de Berlin, en 1989, l'Otan, conçue comme une alliance contre l'ennemi soviétique, se cherche une nouvelle raison d'être. Il est désormais acquis qu'elle intervient hors de sa zone initiale de compétence, la région euro-atlantique, pour faire face aux nouvelles menaces, notamment terroristes. A cet égard, sa mission en Afghanistan est exemplaire de ce qu'elle peut offrir, de sa capacité à s'adapter, en bref, de son utilité.
«Nous sommes face à trois défis : celui des terroristes et des talibans, celui des milices privées, enfin celui de la hausse de la culture de la drogue dont tous nos ennemis profitent», a souligné Karzaï. Malgré la multiplication des attaques à l