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Libération

MSF lève le voile sur l'horreur

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publié le 30 juin 2004 à 1h15

Selon une étude épidémiologique menée récemment par Médecins sans frontières (MSF) et Epicentre auprès des 80 000 civils soudanais déplacés du camp de Mornay, une personne sur vingt, soit 5 % de la population d'origine, a été tuée au cours d'attaques menées par les milices arabes et l'armée. Cette moyenne, «déjà très impressionnante», souligne le rapport, masque en outre des massacres à grande échelle dans onze villages (sur les 111 dont sont originaires les déplacés): «Les assassins ont principalement ciblé les hommes, qui représentent trois morts sur quatre. Les femmes et les enfants n'ont cependant pas été épargnés. La violence est en effet responsable de 75 % des décès parmi les femmes et de 50 % parmi les enfants.» Le fait de vivre dans un camp de déplacés n'est pas, pour autant, une garantie de sécurité et de survie : «Chaque mois, à Mornay (un village de 5 000 habitants à l'origine, ndlr), jusqu'à 200 personnes décèdent d'actes de violence, de faim et de maladie.» «Depuis le début de l'année 2004, les déplacés ont reçu moins de 1 000 kilocalories par jour, ce qui ne représente même pas la moitié des 2 500 par jour et par personne nécessaires à la survie.» Sur l'ensemble de l'Etat du Ouest-Darfour, il faudrait 300 tonnes de nourriture par jour pour subvenir aux besoins alimentaires des 600 000 déplacés. «Pour l'instant, on estime que la moitié seulement est acheminée quotidiennement.» Enfin, «les autorités ont récemment annoncé qu'elles souhaitaient voir les déplacés d